Chapitre 4: L'HISTOIRE - Philosophie Terminale D | DigiClass
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L'HISTOIRE

I.  Connaissances historiques

L’histoire est l’étude du passé mais l’historien ne peut observer les faits passes. Il s’efforce  de les reconstruire a partir de leurs traces, les documents, sources orales, écrites, audio visuelles, script-audio-visuelles et divers vestiges comme les  monuments, d’où l’utilité des sciences auxiliaires, chimie, l’archéologie, la graphologie, la paléontologie.

L’historien soumet les traces à une critique méthodique pour éprouver leur authenticité ou leur véracité. A priori aucun témoignage n’est digne de confiance, aucune source sure. En étudiant le fait passe, remarque Charles Seignobos « l’historien est dans la situation d’un physicien qui ne connaitrait les frais que par les comptes rendus par un garçon de laboratoire ignorant et peut être menteur »

II.  La synthèse historique

Apres l’enquête et la critique historique l’historien s’efforce de comprendre les actions des hommes, les buts poursuivis, donc la signification qu’avaient pour eux leurs actions.

La synthèse historique consiste à expliquer les faits, c’est adire les exposer de tel sorte que apparaissent entre eux un enchainement logique.

Il s’agit de dégager les causes déterminantes dont le fait est l’effet, causes économique, causes politiques, causes sociologiques, etc. Diverses explications pourraient donc être données d’un même évènement en fonction des convictions personnelles de l’historien qui priorise telle cause sur telle autre. Des lors que peut être l’objectivité scientifique de l’histoire.

III.  Le problème de subjectivité de l'historien

Le discours historique doit être rationnel et objectif. En ce sens soutient Fénelon (1651 – 1716) : « le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucun pays ». Cette élimination de la subjectivité est idéale et idéaliste. Dans aucune science, la subjectivité n’est totalement écartée. Les définitions et les postulats en mathématique, les principes des sciences naturelles, la prise de conscience de la subjectivité constitue un moment de la rationalité de l’histoire.

En outre en histoire l’expérimentation est exclue pour diverses raisons notamment éthiques, économiques, religieuses. Il n’y a donc pas de déterminisme, c’est-à-dire les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Comme le dit Paul Valery (1871 – 1945) : « l’histoire est la science des choses qui ne se répètent pas. Des lors quelles lois pourrait-il y avoir en histoire »

En somme la conscience de l’histoire est une conscience dans l’histoire et l’histoire de l’histoire est aussi un fait historique. Selon le mot de Claude Levistrauss (1908 – 2009) :« l’histoire n’est donc jamais l’histoire, mais l’histoire pour ». Ainsi Cheikh Anta Diop a-t-il tente de faire l’histoire de l’histoire des historiens occidentaux. C’est-à-dire une histoire Europeo-centriste et mono génique des progrès de l’humanité, une histoire du beau rôle et de la bonne conscience. Comme le résume l’historien Ki Zerbo (1922 – 2006) : les bons historiens reconnaissent qu’être historien c’est choisir son sujet ; son centre de documentation, ses sources, argumentations, son style … et son publique. L’historien cherche la vérité, mais aussi sa vérité.

IV.  Philosophie de l’histoire : sens de l’histoire

A.  Conception nihiliste et philosophie de l’histoire

L’histoire a-t-elle un sens, c’est-à-dire une direction d’ensemble, mais aussi une signification perceptible à la conscience humaine ? La philosophie de l’histoire est la recherche des lois générales qui régissent l’évolution des sociétés humaines, le sens de cette évolution et le terme ultime auquel aboutira l’humanité. Pour certains penseurs tel que Blaise Pascal, le déroulement de l’histoire est la simple résultante d’aléas imprévisibles : « le nez de Cléopâtre ; s’il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changée » A cette conception nihiliste s’opposent diverses conceptions de l’histoire d’ordre religieux, idéaliste ou matérialiste. Selon les traditions judéo-islamo-chrétiennes, l’histoire est le dessein (projet) salutaire de Dieu pour l’humanité : d’Abraham a Jésus, l’histoire est le processus de la libération d’Israël et de la rédemption de l’humanité pècheresse.

B.  Le matérialisme historique

Selon Karl Marx (1818 – 1883) (Manifeste du Park communiste) « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours a été l’histoire de la lutte des classes » : communautés primitives, sociétés esclavagistes (maitre, esclaves), sociétés féodales (nobles, serfs), sociétés bourgeoises ou capitalistes (bourgeois, prolétaires), société transitoire socialiste préludant. La société parfaite communiste sans classes, sans luttes, sans Etat. La dialectique de Hegel est ramenée sur ses pieds : l’histoire n’est pas la réalisation de l’esprit mais le processus de l’homme concret actif qui s’achemine vers sa propre réalisation.