Chapitre 3: LE TEMPS - Philosophie Terminale D | DigiClass
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LE TEMPS

I.  Espace et temps objectivité et subjectivité

A.  Espace-temps-objectivité (réaliste)

Par le commencement et la fin, la naissance et la mort, les choses et l’homme sont jetés dans l’espace et le temps. Si selon l’Ecclésiaste, « $\textbf{il y’a un lieu pour chaque chose}$ », selon Aristote il y’a un temps pour chaque chose. Ainsi l’espace et le temps apparaissent comme des réalités objectives, c’est-à-dire ayant une existence propre, autonome, indépendamment de notre conscience, des êtres de notre conscience des êtres et des évènements susceptibles de s’y produire. Telle est la position de réalisme notamment cartésien ou newtonien. Pour Rene Descartes le temps est une simple succession d’instants réguliers. Quant à l’espace dont se constitue les choses, il est par essence étendu comme le démontre l’expérience du morceau de cire : $\textbf{«Toutes les choses qui tombaient sur le gout, l’odorat, la vue, l’attouchement ou l’ouïe se trouvent}$ $\textbf{changés}$ $\textbf{et cependant la même cire demeure»}$.

B.  Espace-temps-subjectivité (idéaliste)

Pour l’horloger, une heure est toujours égale à une heure et 1 km à un km pour le géomètre. Contrairement à cet espace et à ce temps homogène, c’est-à-dire réguliers, froids et formels nous vivons en fait l’espace et le temps comme des réalités hétérogènes. C’est-à-dire irrégulières, lies aux rythmes. Ainsi pour Henri Bergson (1859 – 1941) le temps mesure est un temps abstrait, bavard qui défigure le temps réel vécu, la durée concrète. D’après Emmanuel Kant : $\textbf{« L’espace et le}$ $\textbf{temps }$ $\textbf{ne sont ni des réalités objectives ni des concepts empiriques mais une disposition ou un apport du sujet}$ $\textbf{de la connaissance».}$ Il constitue la condition hexadécimale c’est adire le préalable et nécessaire de notre expérience. En somme suivant l’angle ou l’on se place, l’espace et le temps apparaissent soit de nature intuitive c’est-à-dire une donnée première, soit de nature conceptuelle, c’est-à-dire le résultat d’une construction de l’entendement. Par exemple pour la science, l’espace et le temps relèvent de l’ordre du concept car ils sont variables à l’envie.

II.  Epreuves du temps

A.  Irréversibilité du temps

Dans l’espace nous pouvons aller et venir a souhait. L’angoisse est justement la peur de se perdre face à la multiplicité des parcours possibles, aucun ne semblant plus qu’un autre mené vraiment quelque part.

Par contre dans le temps il n’y a pas de marche arrière le temps s’écoule en sens unique. Comme l’observe Heclarit, "$\textbf{panta re}$", "$\textbf{Tout coule}$", « $\textbf{on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve}$ ».  En effet nul ne peut recommencer le passe d’où la torture du remords, le mea culpa, les "si je pouvais". En devenant passe, l’acte de notre passe se métamorphose en fatalité : les Dee sont jetées, le vin est tire.

De même nul ne peut compresser le temps pour anticiper l’avenir, d’où l’angoisse de l’attente, les désillusions, les "$\textbf{si je savais}$", Marabouts, devineresse, voyant et autre diseur de bonne aventure sont souvent des marchands d’illusions vivant au dépend de ceux qui ont perdu l’espoir ou la patience.

Quant au présent il nous échappe en une limite fugitive et évanescente entre ce qui sera et ce qui fut, l’avenir et le passe. Hier fut demain et demain sera hier. Comme se le demande Saint Augustino : $\textbf{« comment donc ces deux temps, le passe}$ $\textbf{et l’avenir sont-ils ? Puisque le passe n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? ; Quant au présent s’il}$ $\textbf{était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passe, il ne serait pas du temps ».}$

Le temps nous emporte donc dans une indifférence systématique : dans le temps avec le temps, le sage meurt comme le fou. En ce sens le poète Alphons Lamartine (1790 – 1869) s’écrit : $\textbf{« O temps, suspends ton vol »}$ et Alain de lui répondre : $\textbf{« pendant combien de temps, le temps va-t-il suspendre son vol ? ».}$

B.  La conscience et le temps

L’homme est conscient dans le temps mais aussi conscience du temps et dans cette mesure ne peut en être prisonnier. Comme le remarque Blaise Pascal $\textbf{« par l’espace l’univers me comprends et m’engloutit comme un point par}$ $\textbf{la pensée je le domine ».}$ En effet l’homme à une emprise sur le temps passe à travers la mémoire et l’histoire. La mémoire constitue un défi à l’écoulement irréversible du temps alors que l’oubli est naturel et involontaire. Lorsqu’un évènement nous a marqué, nous pouvons nous en souvenir non seulement dans les moindres détails mais aussi avec les mêmes nuances émotives. Le passe est source d’expérience et de repère.

Le présent est le temps de l’action et de l’épreuve ou l’homme transforme la nature, sa nature, et forge son destin. Quant à l’avenir il se prépare sous forme de prévision, de prédiction, de projets individuels aux collectifs, l’homme étant selon le mot de Martin Heiddeger $\textbf{« un être des lointains »}$. Les grands hommes innovateurs sont toujours en avance sur leur temps, grands hommes scientifiques, politiques, prophètes etc. Par exemple ce panafricanisme de Kwame N’krumah est devenu un cauchemar pour les Etats africains : $\textbf{« l’Afrique doit s’unir ou périr ».}$ Le christianisme était une secte juive et les chrétiens des cannibales dangereux. L’islam était une secte arabe. L’histoire donne raison aux grands hommes et aux causes justes.

C.  Le désir d’éternité

L’homme est mortel dans le temps car la mort n’est pas étrangère a la vie, ni introduite de l’extérieur, mais une part inaliénable. L’avenir contient la mort, ma mort. Telle une épée de Damoclès, le geas peut sonner. Comme le dit Heidegger $\textbf{« des qu’un homme est né, il est assez vieux pour mourir ».}$

Les hommes sont certes mortels, mais les morts ne sont pas morts. En effet il y’a des traces et des actes posthumes et immortels. Un enfant par exemple constitue une reproduction non seulement biologique mais aussi socio-culturelle de ses parents etc. souvent les lois complexes, de l’hérédité et de l’héritage. Ainsi les rites funéraires et les cultes des morts, funérailles, messes de requiem, douah, ainsi que la réincarnation, l’éternel retour et les eschatologies signifient que les morts ne sont pas morts. La mort est plutôt un passage, une renaissance comme le dit Sénèque $\textbf{"sloicien" « comme les}$ $\textbf{liens maternel qui nous porte 9 mois ne nous forme pas pour l’habiter toujours … ainsi le temps qui}$ $\textbf{s’écoule de}$ $\textbf{l’enfance à la vieillesse murit pour une seconde naissance ».}$