Le secteur tertiaire : Transport, commerce et Tourisme télécommunications
I. INTRODUCTION
Le secteur tertiaire regroupe l'ensemble des métiers de services. Au Burkina Faso ce secteur repose sur le commerce, le transport, le tourisme et la télécommunication. C'est un secteur très dynamique et en plein essor qui emploie près de 16 % des actifs et produit 43,3 % du PIB (2004).
II. LES CARACTERISTIQUES DU SECTEUR TERTIAIRE
A. Le transport
Le Burkina Faso est un pays enclavé au cœur de l'Afrique occidentale. Pour ce pays le transport joue donc un important rôle pour son essor. Le transport routier est marqué par son faible niveau de développement et par la faiblesse du réseau routier national. En effet, le réseau routier est estimé à environ $\textbf{15 272 km}$ de route dont 2 600 bitumées, qui relient par ailleurs les grandes villes du pays mais servent également de moyens de communication avec l'extérieur. Le reste du réseau routier est constitué de routes non bitumées et pistes rurales en mauvais état pour la plupart.
Le réseau ferroviaire du pays n'est constitué que d'une seule ligne de chemin de fer qui relie Ouagadougou à Abidjan sur une longueur totale de 1 145 kilomètres dont 617 km au Burkina Faso. Cette ligne est gérée par la compagnie privée SITARAIL.
Le réseau aérien comprend deux (02) aéroports internationaux (Ouaga et Bobo) et quelques aérodromes (petites pistes d'atterrissage secondaires). Les aéroports de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso assurent l'essentiel du trafic aérien, mais d'une manière générale le coût du transport aérien reste élevé et inaccessible à la majorité des burkinabè.
Le transport fluvial n'est pas développé, la plupart des fleuves ne sont pas navigables en plus ils ont un régime temporaire. Quant au transport maritime se fait à travers les ports des pays voisins, notamment la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Benin et le Togo.
B. Le commerce
Le commerce intérieur assure la commercialisation des produits agropastoraux (céréales, produits vivriers, bétails), des produits manufacturés…à l'intérieur du pays. Le commerce interne est dominé par le petit commerce de détail du monde informel. Ce commerce est très vital pour les populations locales.
Le commerce extérieur assure l'importation et les exportations du Burkina Faso. Le commerce extérieur est dominé par les importations. Parmi les produits importés, on peut citer : les produits pétroliers, alimentaires, chimiques, pharmaceutiques, les biens équipements, les appareils électroménagers, les véhicules deux roues et automobiles. La plupart de ces produits viennent des pays d'Europe, d'Afrique et d'Asie.
Les exportations concernent les produits agro-pastoraux tels que le coton, les amendes de karité, le bétail. Le pays exporte également les cuirs et peaux ainsi des produits miniers notamment l'or. L'or est devenu le premier produit d'exportation du pays. Les clients du Burkina Faso sont les pays d'Europe, d'Asie d'Afrique et d'Amérique.
Notons toutefois que la balance commerciale du pays est déficitaire. En 2002, le déficit était évalué à 210,9 milliards de FCFA.
C. Le tourisme
Le tourisme est une activité en forte expansion de nos jours. Le pays regorge d'immenses potentialités touristiques. Parmi eux ont peut retenir :
- $\textbf{les Atouts naturels}$
Les paysages naturels du Burkina Faso attirent chaque année des milliers de touristes. Les principaux sites touristiques naturels sont entre autres les cascades de Banfora, les pics de Sindou, les Dômes de Fabedougou, le mont Tenankourou, les cavernes de Douna, les paysages désertiques du Nord (dunes de sable), la mare aux caïmans sacrés de Sabou, le lac aux hippopotames de Tingréla, les aires de conservation de la faune tels que le parc national W, le ranch de Nazinga, la réserve de faune de Singou d'Arly et de Pama.
- $\textbf{les atouts humains et culturels}$
L'accueil et l'hospitalité légendaire des populations du Burkina Faso est un atout capital pour le développement du tourisme au Burkina Faso. Par ailleurs le pays dispose de plusieurs sites culturels d'intérêt touristiques : la veille mosquée de Dioulassoba, les Sculptures sur granite de Lango, la confrérie de chasseur Dozo en pays Sénoufo, les masques de Pouni.
- $\textbf{les atouts historiques}$
Le pays dispose de plusieurs sites historiques d'intérêt touristique. Parmi ces sites on peut citer les ruines de Loropéni, classées patrimoine mondiale de l'UNESCO, les gravures rupestres de Toussiana et de Kawara.
Les manifestations économiques, culturelles organisées dans le pays attirent également de nombreux touristes. Ce sont notamment le FESPACO ; le FITMO (Festival International de théâtre et de marionnette de Ouagadoudou), le SIAO, le SITHO (Salon International du Tourisme et de l'Hôtellerie de Ouagadougou), la SNC (Semaine Nationale de la Culture) , les NAK (Nuits Atypiques de Koudougou).
Environ 320 sites touristiques ont été inventoriés à travers le pays. À cela s'ajoute un atout important : la stabilité politique du pays. Les types de tourisme pratiqués sont très variés, on peut retenir :
- Le tourisme cynégétique : chasse
- L'écotourisme : milieux naturels
- Le tourisme culturel
- Le tourisme d'affaire et de congrès
Le secteur touristique est cependant confronté à de nombreux problèmes qui handicapent son développement. On a entre autres : la faiblesse des infrastructures d'accueils surtout sur les sites touristiques ; l'insécurité routière ; la faiblesse et le mauvais état des voies de communication ; le braconnage, etc.
D. Les télécommunications
Ce secteur qui était embryonnaire connait de nos jours un développement considérable. La téléphonie mobile est sous la responsabilité de trois opérateurs: telmob, orange et telecel. L'ONATEL assure la téléphonie fixe et l'accès à internet.
III. L'APPORT DU SECTEUR TERTIAIRE A L'ECONOMIE NATIONALE
A. les transports
Le transport est vital pour l'économie burkinabè. Il permet les échanges entre notre pays enclavé et le reste du monde. À l'intérieur du pays l'amélioration du réseau routier facilite la circulation des hommes et des produits notamment agropastoraux.
B. Le commerce
Le commerce burkinabè est en forte évolution. Les importations proviennent des pays de l'Europe (41,7%) soit environ 168 milliards de FCFA ; d'Afrique (32,3%) soit 129 milliards ; de l'Asie (20,9%) soit 84,154 milliards ; des Etats Unis (5%) soit 12,92 milliards et de la Côte d'Ivoire (22%).
Les exportations sont essentiellement destinées à l'Europe environ 52%. La part du commerce avec l'Union Européenne était estimée en 2002 à 67,7 milliards dont 20,9% des exportations destinées à la France. Le second partenaire reste l'Afrique avec 19,4% des exportations soit environ 29,1 milliards en 2002. Cependant les exportations vers l'Afrique sont essentiellement destinées aux pays de l'UEMOA notamment la Côte d'Ivoire (8,6 milliards).
Le déficit commercial en 2003 était estimé à 54,4%.
C. Le tourisme et les télécommunications
Le tourisme est une activité créatrice de revenus. Il attire de nombreux étrangers au Faso. En 2002 il a procuré entre 25 et 35 milliards de FCFA à l'économie nationale (estimation à plus de 40 milliards de nos jours). Il contribue également au rayonnement du Burkina Faso.
Le développement de la téléphonie mobile et TIC associé à l'accroissement du nombre d'utilisateurs font des télécommunications un secteur d'avenir.
IV. LES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR TERTIAIRE
A. Les transports
Devant l'importance du secteur des transports dans le désenclavement du pays, il a été adopté le Programme d'Ajustement Sectoriel des Transports et du Tourisme (PSTT) depuis 2000. Cette nouvelle stratégie vise à entretenir le réseau routier national à travers la réhabilitation et le bitumage des routes. Elle a également comme objectif la réduction du coût du transport et la recherche de meilleures qualités de service et de sécurité pour les usagers. On peut retenir aussi la volonté de créer un environnement institutionnel et réglementaire plus cohérente et compétitif.
La mise en place d'un nouvel aéroport et la modernisation de ceux de Ouaga et Bobo de même que le prolongement du chemin de fer jusqu'au Niger font partie des priorités de la politique nationale.
B. Le commerce
Le monde du commerce a connu depuis l'adoption des PAS (Plan d'ajustement Structurel) de nombreuses réformes. On peut retenir parmi ces reformes :
- Favoriser l'essor du secteur privé à travers l'encouragement des investissements nationaux et étrangers.
- La libéralisation des prix des produits
- La privatisation des entreprises publiques
- La simplification des formalités de commerce et d'investissement à travers la création des centres de promotion de l'entreprise (CPE)
- La règlementation de la concurrence et la promotion de la propriété industrielle
C. Le tourisme et les télécommunications
Le tourisme connait un essor au Burkina Faso. Afin de faire avancer ce secteur, il a été adopté de nombreuses mesures. Parmi ces mesures, on peut citer entre autre :
- La mise en place d'une culture de la paix
- La valorisation des sites touristiques notamment historiques
- Le développement des infrastructures hôtelières
- La promotion de la destination Burkina Faso
Dans le domaine de la télécommunication, on note surtout l'octroi de nouvelles licences avec la libéralisation des prix. Cela a permis d'accroitre le nombre d'abonnés aux réseaux mobiles et à internet.
L'autorité nationale de régulation des télécommunications (ARTEL) gère les télécommunications au Burkina Faso.
V. CONCLUSION
Le secteur tertiaire autrefois embryonnaire est devenu de nos jours très dynamique et compétitif.