Chapitre 1: Milieu naturel et développement du Burkina Faso - Histoire-Geo Terminale D | DigiClass
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Milieu naturel et développement du Burkina Faso

I.  INTRODUCTION

Pays enclavé au cœur du monde soudano-sahélien, le Burkina Faso est un pays dont la vie socio-économique est fortement influencée par les caprices naturelles. Les éléments du climat, du milieu physique et environnemental déterminent en partie l'essor du pays.

II.  LES ATOUTS ET LES CONTRAINTES DU MILIEU NATUREL

A.  Les atouts du milieu naturel

Le Burkina Faso est un pays plat dont l'altitude moyenne est de 400 mètres. Le point le plus haut se retrouve à l'extrême ouest, près de la frontière du Mali, sur le mont Tenakourou qui culmine à 749 mètres. Cette platitude facilite l'aménagement du réseau routier.

Le relief se compose d'une immense pénéplaine qui couvre $\frac{3}{4}$ du pays et, de plateaux gréseux. La pénéplaine est composée de buttes, de collines, d'alignement dunaire qui constitue des zones de tourisme. Les plateaux entrecoupés de vallées sont des régions accidentées très hautes marquées par la présence de falaises dont celles de Banfora. On y note également la présence de plaines propices à l'agriculture.

Ces ensembles sont parsemés de ressources minières notamment l'or, le zinc, le manganèse, le cuivre, le nickel, le plomb…

Les sols sont très variés avec des potentialités importantes notamment pour l'agriculture et l'élevage. Exemple : les sols minéraux, les vertisols (de couleur noire riche en argile présent surtout dans la vallée du Sourou). Les sols hydromorphes (qui renferment plus d'eau) et les sols bruns eutrophes (bien oxygénés) à l'est et au sud. L' Ouest et le Sud-ouest (Gaoua) sont favorables à l'agriculture céréalière.

Le Burkina Faso est un pays soudano-sahélien marqué par une diversité climatique qui influence la répartition agricole. Dans l'ensemble, le sud et l'ouest ont une pluviométrie supérieure à 1000mm/an les rendant propices à l'agriculture et aux activités agroforestières tandis que le nord du pays est une zone aride où se développe l'agriculture.

Le réseau hydrographique est quant à lui très varié.

B.  Les contraintes

La platitude du relief burkinabè ne permet pas la construction de grandes retenues d'eau qui pourraient servir à l'irrigation et la production d'énergie.

Les quantités pluviométriques sont importantes mais une partie de cette eau s'écoule vers l'extérieur. Ces cours d'eau sont également intermittents (régime irrégulier) et ne sont navigables qu'en partie.

Le sous-sol burkinabè est certes riche en ressources minières mais elles ont une teneur faible. On a également l'absence de ressources énergétiques.

Les sols sont dans leur ensemble pauvres et superficiels.

Le climat tropical soudano-sahélien que connait le Burkina Faso est marqué par une saison humide très courte et une longue saison sèche. Il est aussi caractérisé par une pluviométrie faible et irrégulière dans le temps ou dans l'espace. Cela entraine des migrations vers les zones les plus humides ou vers les centres urbains. La durée de l'insolation et les fortes températures accélèrent l'évapotranspiration.

La faiblesse du couvert végétal accélère l'érosion, la dégradation des sols, l'avancée du désert, l'ensablement des cours d'eau et entraine le manque de pâturages.

III.  LES PROBLEMES DE L’EAU AU BURKINA FASO

A.  Les ressources en eau

Le réseau hydrographique du Burkina Faso est dense surtout dans la partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois(03) bassins principaux qui sont :     

  • $\textbf{Le bassin de volta}$ : sa superficie est: $178000km^{2}$. Il est drainé par quatre(04) fleuves qui sont :
    • Le Mouhoun (ex volta noire) long de 2500km dont 950km au Burkina Faso. Il prend sa source dans les falaises de Banfora. Ses affluents sont le Poni, le bougouriba et le sourou.
    • Le Nakambé (ex volta blanche). Sa longueur est de 1095km dont 575km au Burkina Faso. Il prend sa source dans la région de Ouahigouya. Le Massili est sont principal affluent.
    • Le Nazinon (volta rouge). Sa longueur est 350km dont 300km au Burkina Faso. Il prend sa source à Boussé.
  • $\textbf{Le bassin de la Comoé}$ : sa superficie est de $18000km^{2}$. La Comoé est son principal fleuve avec une longueur de 160km. Son principal affluent est la Léraba (225km).
  • $\textbf{Le bassin du Niger}$ : large de $72000km^{2}$, il comprend les petites rivières temporaires de la rives droite du fleuve Niger telles que le Faga, la Sirba, le Beli…

On y trouve également des lacs tels que le lac Dem, le lac Bam, le lac Tengrela, le lac Bagré, le lac Kompienga… ; des rivières à l'image de la mare aux hippopotames, de la mare aux caïmans sacrés de Sabou, la mare d'Oursi, de Markoye et des retenues d'eau artificielles comme la Kompienga (plus de deux milliards de $m^{3}$), le sourou (300 millions de $m^{3}$), Loumbila (36 millions de $m^{3}$), Ziga…

B.  Les problèmes d’eau au Burkina Faso

En dépit de la densité de notre réseau hydrographique notre pays connait de sérieux problèmes en matière d'eau. On peut retenir :

  • Le problème d'alimentation en eau potable dans nos villes et campagnes
  • L'insuffisance des ressources pour la mise en valeur jumelée des différents secteurs de l'économie (pèche, agriculture irriguée, industrie, élevage)
  • La pollution de l'eau due à l'insalubrité
  • Les inondations liées en partie à la faiblesse du système de canalisation des eaux.
  • La mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace des ressources en eau
  • Les conflits liés à la gestion de l'eau
  • L'insuffisance de retenues d'eau en campagne

La faiblesse du réseau de distribution d'eau l'ONEA.

Face à cette crise hydraulique, le pays a mis en place une politique de gestion des ressources en eau.

IV.  LES POLITIQUES DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU

A.  La politique de l’eau au Burkina Faso

Face à la crise hydraulique que connait le pays, les autorités ont mis en place en 1998, "l'opération saaga". Ce programme initialement prévu pour Ouagadougou a été étendu au centre et au nord du pays. C'est une opération d'ensemencement des nuages pour augmenter les précipitations.

Cependant depuis 2003, la politique de l'eau et de l'assainissement se résume à travers le Plan d'Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE) . Ce plan vise des objectifs suivants :

  • Assurer l'alimentation de la population en eau potable suffisante
  • Concilier les exigences en matière d'eau de l'agriculture, des industries, de l'élevage, du transport, des mines, du tourisme et la production de l'énergie
  • Multiplier les infrastructures de stockage et distribution de l'eau
  • Préserver et restaurer la qualité des eaux et écosystèmes aquatiques
  • Faire face aux problèmes d'inondations et la sécheresse

La PAGIRE est prévue pour deux(02) phases :de 2003 à 2008 et de 2009 à 2015. Ces différentes politiques ont des résultats assez probants.

B.  Les conséquences de la politique hydraulique

$\textbf{"L'opération saaga"}$ a permis d'augmenter en 1998 la pluviométrie de 10% par rapport à celle de 1997.

La PAGIRE a permis d'améliorer les capacités de stockage et de distribution de l'eau au Burkina Faso. Ainsi le nombre de point d'eau est passé de 25409 en 1996 à 36933 en 2003 en milieu rural, permettant de mobiliser plus de 90 milliard de m3 d'eau/ans.

En milieu urbain, on note surtout l'extension du réseau de distribution en eau de l'ONEA et la construction de grands canaux d'évacuation des eaux usées et pluies.

V.  CONCLUSION

Le climat du Burkina Faso est du type tropical sec qui lui confère un milieu naturel hostile à l’agriculture et cause des problèmes primaires de l’approvisionnement en eau potable. Mais de nombreuses politiques sont mises en place par le gouvernement pour pallier ces difficultés afin de booster le développement économique et social du pays.